Johatsu : Le Droit de Disparaître Existe
Le phénomène Johatsu, cette troublante réalité japonaise où l’évasion est un véritable service, est au cœur du nouveau polar de Cyril Carrère. Dans Le crépuscule de la veuve blanche (Denoël), l’auteur pose cette question captivante : que se passe-t-il lorsque ce « droit à l’oubli » croise le chemin d’une tueuse en série que tout le monde croyait morte ?
Les Mystères de l’Évaporation Volontaire
Contrairement aux disparitions occidentales, souvent associées à une fuite vers l’étranger, les « évaporés » japonais restent dans leur pays. Ils changent simplement de ville et de vie pour recommencer ailleurs. Le Japon reconnaît ce droit à la disparition volontaire, un phénomène qui concernerait chaque année plus de 100 000 personnes.
La Veuve Blanche : Un Passé qui Ressurgit
L’intrigue démarre lorsque Junichi Kudo, directeur d’une agence de détectives privés à Tokyo, tombe sur une vieille affaire grâce à une vidéo YouTube. Il y découvre la « Veuve Blanche », une tueuse en série des années 2000 qui s’en prenait spécifiquement aux personnes heureuses. Bien que la police la croit morte après ses crimes, des indices dans les commentaires de la vidéo suggèrent qu’elle aurait commis de nouveaux actes après sa disparition. Junichi Kudo doit plonger dans ce sous-monde pour savoir si elle est toujours vivante. Lorsqu’il disparait à son tour, Hayato Ishida et Noémie Legrand, de la cellule Sakura, partent sur ses traces.
Le Business Légal de l’Oubli
Les enquêteurs empruntent alors la voie des évaporés. Des compagnies spécialisées, appelées Yonige-ya, proposent légalement ce service unique pour environ un millier d’euros, le prix variant selon les options choisies. Grâce à sa maîtrise du japonais et à son expérience d’expatrié, l’auteur a pu pénétrer cet univers secret et fascinant, révélant des coulisses incroyables où disparaître devient presque un art, entre liberté totale et dangers invisibles.
Exister Invisiblement au Japon
Les évaporés vivent dans l’ombre, soutenus par des codes sociaux et moraux particuliers qui rendent cette existence possible. Ils occupent des emplois journaliers, appelés baito, rémunérés en espèces non traçables, et trouvent refuge dans des lieux discrets comme les net cafés, où des box privés leur offrent un sommeil à l’abri des regards. Certains quartiers, comme Nishinari à Osaka, concentrent ces individus, créant un paradoxe entre fuite et communauté. L’auteur révèle aussi l’existence d’un réseau d’entraide pour les disparus, découvert au fil de ses recherches.
La cellule Sakura, avec ses enquêteurs Noémie et Hayato, plonge au cœur de cette réalité sombre. Mais la plus grande énigme du phénomène Johatsu pourrait bien résider dans le sentiment de liberté et de sérénité qu’il procure, malgré le lourd regret de la vie laissée derrière.
3 raisons (parmi d’autres) de lire Le Crépuscule de la Veuve Blanche
- Johatsu– enquête au cœur des disparitions volontaires.
- Immersion totale – Japon réel par un auteur expatrié.
- Vie invisible – découvrez le Japon souterrain et son business légal.
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