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Commandant Solane : un roman né de l’indignation

Derrière les chiffres et les faits divers, on trouve des visages. Parfois, un écrivain refuse de les oublier. Avec Commandant Solane, Jérémie Claes signe un roman bouleversant, né d’une colère froide et d’une humanité intacte. Ainsi, entre fiction et réalité, il entraîne le lecteur dans une enquête qui dérange, secoue, et surtout pose la seule question qui compte : jusqu’où peut-on fermer les yeux ?

Un choc à Cannes-la-Bocca

Tout commence avec une image impossible à oublier : 42 corps échoués sur une plage de Cannes-la-Bocca. Est-ce un simple fait divers ? Non, c’est bien plus qu’un fait divers. En effet, c’est un choc, un cri étouffé. Jérémie Claes a puisé dans cette scène l’idée de Commandant Solane, son roman. Il écrit une fiction, certes, mais nourrie d’un trop-plein de réalité.

Une colère transformée en écriture

Jérémie Claes n’avait pas prévu d’écrire ce livre. Pourtant, certains silences deviennent trop bruyants pour être ignorés. Trois événements l’ont poussé à prendre la plume : un naufrage en Méditerranée, le cynisme d’un reportage télé sur des touristes « perturbés » par des cadavres, et une rencontre bouleversante avec un jeune réfugié gambien. Ce garçon, à peine 16 ans, lui a appris qu’on peut encore sourire après l’horreur, mais aussi qu’on ne dort jamais vraiment tranquille après ça.

Deux trajectoires pour une même histoire

Dans le roman, le lecteur suit deux trajectoires : celle de Moussa, seul survivant d’un massacre, et celle de Bernard Solane, un commandant de police qui refuse de détourner le regard. Solane revient, déjà présent dans L’Horloger, avec ses colères, son instinct de justice, ainsi que sa manière bien à lui de dire non à l’absurde. Il n’a pas choisi d’être un héros, mais il ne peut simplement pas rester inactif.

Un roman engagé, au-delà du polar

Ce roman ne se limite pas au polar. En effet, Jérémie Claes dépeint l’enfer des camps libyens, les femmes violées, les familles rançonnées, ainsi que les cauchemars qui traversent les frontières. Il exprime sa colère, mais aussi un humour noir, grinçant, salvateur. Car l’indignation, seule, n’avance pas ; il faut aussi la transformer en récit.

Une écriture intuitive

Jérémie Claes écrit sans plan, au fil de son intuition, à la manière de Stephen King. Ses romans restent engagés, mais sans dogme ni leçon. Ils traduisent juste une nécessité. Quant aux couvertures de ses livres, Heloise D’ormesson les conçoit pour qu’on sache, dès le premier regard, que cette collection ne ressemble pas aux autres.

Une question essentielle en suspens

Avec Commandant Solane, Jérémie Claes lance une question simple : que fait-on, nous, face à l’inhumain ? Il rappelle, en creux, que chacun peut toujours choisir d’agir. Ou d’écrire.

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