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Syndrome de Noé : quand l’amour des animaux tue

Le syndrome de Noé, bien plus qu’une simple accumulation d’animaux recueillis, correspond à une véritable pathologie de l’accumulation. Derrière l’apparence d’un geste altruiste – vouloir sauver, protéger et soigner des bêtes en détresse – se cache souvent une spirale incontrôlable. Comment un élan de compassion peut-il alors transformer un foyer en un lieu d’insalubrité, de souffrance animale et de tension extrême ?

Une cocotte-minute sur le point d’exploser

Dans Passe Passe Passera (édité chez Hello Éditions), Maïa Hoti plonge sans détour et sans concession au cœur de cette pathologie dévastatrice trop méconnue : le syndrome de Noé. L’autrice met en scène Sophie et Quentin, un couple normand vivant à Aube, chef-lieu du château de la comtesse de Ségur, ensemble depuis dix-sept ans. Mais depuis cinq ans, Sophie a développé ce syndrome, accueillant toujours plus d’animaux et engendrant la saleté et l’insalubrité.

Face à cette situation devenue incontrôlable, Quentin est à bout de souffle, enfermé dans ce que le roman qualifie de véritable « cocotte-minute » domestique. Conscient que l’explosion n’est plus qu’une question de temps, René, le père de Sophie, décide d’intervenir. Il appelle alors Thibeau Guérard, un ami de longue date de Sophie et désormais lieutenant de police. Grâce au poids de son insigne et à son regard extérieur, il pourrait être le seul capable de désamorcer la crise.

Pour y parvenir, le policier devra comprendre comment cette névrose s’est installée, quels mécanismes psychologiques l’ont nourrie, et de quelle manière il peut aider le couple avant que le syndrome ne prenne définitivement le contrôle de leur vie.

Le dilemme moral derrière l’amour absolu

Maïa Hoti s’attaque à des sujets difficiles, souvent méconnus, et explore des syndromes dont beaucoup ignorent jusqu’au nom. À travers ses romans noirs, elle cherche moins à divertir qu’à amener ses lecteurs à réfléchir sur des réalités dérangeantes, rarement abordées dans la sphère littéraire. L’autrice assume pleinement le risque d’ouvrir des portes que d’autres préfèrent laisser fermées, convaincue que la littérature doit aussi éclairer les zones d’ombre.

Dans Passe Passe Passera, traiter le syndrome de Noé jusqu’au bout exige d’aborder l’un des sujets les plus sensibles en édition : le décès des animaux. Maïa Hoti insiste sur la nécessité d’« oser » en parler, même si certains estiment qu’on ne « touche pas » aux bêtes dans la fiction. Pourtant, cette pathologie est bien réelle, crédible, et peut frapper n’importe où, n’importe quand.

En fin de compte, n’est-il pas essentiel d’élargir notre regard sur ces pans sombres de la vie pour mieux comprendre ce qui se joue derrière les apparences ?

Pourquoi l’auteure ose aborder l’inabordable

Pourquoi une telle noirceur alors que Maïa Hoti apparaît, dans la vie, comme une personne pleine d’énergie et de luminosité ? L’autrice explique qu’elle manie volontiers le sarcasme, l’autodérision et la satire, intégrant ainsi une touche d’humour sombre et grinçant dans ses romans. Ce décalage lui permet de faire passer des messages complexes tout en préservant une identité littéraire forte. Grâce à ce style singulier, le lecteur n’a jamais l’impression de relire pour la dixième fois la même histoire : chaque texte porte la marque d’une Normande à la voix unique, à la fois incisive et profondément humaine.

Très attachée à son travail, Maïa Hoti exerce un droit de regard sur ses couvertures et ses titres chez Hello Éditions. Une implication logique : c’est elle qui défend ses livres en salon, face aux lecteurs. Mais derrière cette maîtrise assumée, son processus d’écriture, lui, relève de l’anarchie organisée. L’autrice peut passer du prologue au chapitre 7, puis revenir au chapitre 3, au gré de son inspiration ou du personnage qu’elle souhaite approfondir. Une méthode qui l’oblige à de nombreuses relectures pour assurer la cohérence narrative, rendant la création aussi chronophage qu’exigeante.

Une plume tenace refuse les cases préétablies

Maïa Hoti, têtue et incroyablement persévérante, insiste sur l’importance de la ténacité pour tout auteur débutant. Elle-même a envoyé son manuscrit à de nombreuses maisons d’édition avant d’être accueillie chez Hello Éditions, un choix motivé, entre autres, par des délais de publication plus rapides. Son conseil ? Cibler ses envois, ne jamais se décourager et surtout retenter sa chance. Chaque comité de lecture possède sa sensibilité, et un texte refusé quelque part peut être applaudi ailleurs.

Son goût pour les univers sombres remonte à l’enfance : déjà toute petite, elle dévorait des collections orientées vers le noir avant de se plonger dans la poésie, notamment celle de Baudelaire. Aujourd’hui, même si elle écrit aussi de la poésie et de la littérature jeunesse, le roman noir demeure son « premier amour ». Livre après livre, Maïa Hoti construit ainsi une œuvre singulière, une véritable aventure humaine et littéraire, riche, dense et profondément originale.

Après avoir plongé aussi intensément dans la noirceur du syndrome de Noé, resterez-vous vraiment indifférent à la puissance de ce récit coup-de-poing ?

3 raisons (parmi d’autres) de lire Passe Passe Passera

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