Cuisine du Diable : Recettes macabres d’un couple cannibale
Dans la cuisine du diable, le nouveau roman noir de Fabio M Mitchelli, nous plonge dans un univers d’horreur où la fiction rencontre une réalité terrifiante. Mais comment l’auteur a-t-il osé mêler des recettes culinaires précises au cannibalisme?
L’horreur réelle derrière les fourneaux
En fait, l’inspiration de ce thriller vient d’un fait divers absolument sordide impliquant un couple de tueurs en Russie. Arrêté en 2017, ce couple opérait depuis près de 18 ans dans la région de Krasnodar. D’ailleurs, le mari chassait pendant que son épouse cuisinait cette « matière première ».
Étonnamment, la femme confectionnait des terrines qu’elle vendait même dans les restaurants de son quartier pour financer leurs atrocités. Elle avait ouvert une chaîne YouTube expliquant la préparation de ces conserves macabres. Alors, ce niveau de banalisation du crime ne donne-t-il pas froid dans le dos?
Quand la terrine cachait l’impensable
Fabio M Mitchelli souhaitait, avec ce livre, monter en intensité par rapport à La compassion du diable. Par conséquent, il a intégré des recettes de cuisine immédiatement après les chapitres décrivant le prélèvement d’organes d’une victime. L’auteur se demandait quoi de plus « sordide » que cette juxtaposition choquante?
Les recettes présentées, bien que romancées avec des inspirations de chefs comme Etchebest ou Lignac, proposent de cuisiner l’organe en question, évidemment avec un substitut animal. L’écrivain confirme d’ailleurs avoir lui-même essayé ces préparations, avouant une préférence pour le foie de veau aux oignons caramélisés. Le public d’aujourd’hui, plus habitué à la violence fictive, est-il encore sensible à un roman qualifié de « très noir » et « sans limite »?
L’occuliste et l’héritage d’un tueur
Le roman déploie trois trames narratives complexes, dont la principale suit l’enquête d’Adam Cassandre et de la jeune lieutenante Nadia Naccache, diplômée de criminologie. Ils traquent un tueur en série qui retire les yeux de ses victimes, rapidement surnommé « l’occuliste » par la presse. Mais il faut retenir que son véritable surnom mythologique est « Argus ».
Pendant ce temps, une seconde trame se concentre sur Myriana, 19 ans, dont la mère, Lina, sort de prison après une vingtaine d’années pour la retrouver. Lina était la complice de Jo, un tueur en série américain dont les premiers actes coïncidaient avec l’effondrement des tours de Manhattan en 2001. Jo a-t-il transmis le gène du mal à sa fille ?
Décortiquer le déséquilibre psychologique
Mitchelli ne fait pas que suivre l’enquête; il décortique aussi le parcours criminel de l’occuliste depuis sa petite enfance. L’auteur nous fait traverser toutes les étapes du déséquilibre psychologique du meurtrier pour mieux comprendre le pourquoi et le comment de ses actes. Bien entendu, cela ne l’excuse pas, mais la connaissance de son enfance difficile permet au lecteur d’éprouver presque de l’empathie pour lui. Ce roman, construit comme un séquencier de cinéma, offre une œuvre profonde qui explore la nature du mal.
Un roman qui s’écrit comme un scénario
En définitive, Dans la cuisine du diable est une plongée intense et suffocante dans les abysses de la psyché humaine, confirmant la signature de Fabio M Mitchelli dans le roman noir le plus immersif.
3 raisons (parmi d’autres) de lire Dans la cuisine du Diable
- Recettes Macabres – Inspirées d’un couple russe cannibale réel.
- Parcours Criminel – Suivez le déséquilibre psychologique du tueur dès l’enfance.
- Trois Trames – Lien narratif sombre avec La compassion du diable.
Lien partenaire Amazon – la commission soutient financièrement LaBoîte.

