Rose Mallai : Vérités cachées derrière l’interrogatoire

Plongez au cœur d’un interrogatoire littéraire où chaque mot résonne avec une intensité palpable. Que se cache-t-il réellement derrière les récits croisés, les silences et les révélations du captivant Ne Reste Que La Nuit de Rose Mallai ?

Un pari audacieux : L’interrogatoire comme scène

Rose Mallai nous invite dans un commissariat, face à une femme contrainte de raconter l’impensable. Cette structure d’interrogatoire, choisie par l’autrice, sert un objectif surprenant : éviter les descriptions de lieux. En effet, elle souhaitait une simplicité pour ancrer son récit. N’est-ce pas un choix osé pour une histoire si intense ?

Pourtant, cette décision représente un véritable défi personnel. Rose Mallai avoue détester écrire des dialogues, un exercice qu’elle juge difficile et où il faut trouver le ton juste. Elle s’est ainsi imposé cette contrainte pour progresser et se prouver qu’elle pouvait surmonter cet obstacle. Souffrant lors des phases de rédaction, elle questionnait constamment la vraisemblance de chaque échange.

Deux regards pour une seule histoire

L’intrigue de Ne Reste Que La Nuit débute avec le témoignage d’une femme, relatant son parcours depuis l’enfance. Après avoir écouté attentivement, le policier interrogera une autre personne, offrant une perspective différente sur les mêmes événements. L’autrice a consciemment dissocié les deux parties, se plongeant d’abord dans la vision de Lila, la première protagoniste.

Elle a écrit chaque section comme un roman distinct, n’y revenant que pour des ajustements mineurs nécessaires à la cohérence. Cette méthode lui a permis d’explorer l’empathie requise pour chaque personnage, sans mélange. Comment ne pas être captivé par ces récits parallèles qui déforment et révèlent la vérité ?

Gérer l’ombre : Écrire sans sombrer

Aborder des thèmes sombres n’a pas laissé l’écrivaine indemne, occasionnant parfois des cauchemars. Pourtant, Rose Mallai a trouvé une forme de détachement par rapport à son premier roman, qu’elle jugeait plus délicat à écrire. Elle écoute ses émotions, s’éloignant de l’écriture pour ne pas être « avalée par les personnages ».

Elle ne perçoit pas son œuvre comme « très très noire » elle-même, possédant sa propre « jauge de noirceur ». En fait, elle s’efforce de maintenir une pudeur, évitant le sensationnalisme gratuit. Cette distance permet-elle une meilleure introspection et une narration plus nuancée ?

L’instinct familial au cœur du récit

Rose Mallai confie s’être très peu documentée pour ce livre, à l’exception des procédures policières en garde à vue. Pour les relations intrafamiliales, elle a plutôt puisé dans son instinct et des années d’écoute de podcasts et de témoignages variés. Elle écrit ce qu’elle connaît, la vie de famille, qu’elle décrit comme un « écrin familial » ordinaire.

Ses personnages sont des gens sans super-pouvoirs, confrontés à leurs émotions brutes, leurs colères et leurs peines quotidiennes. Le titre même du roman, et le prénom Lila (dérivé de « nuit »), résonnent parfaitement avec cette atmosphère. Le roman explore ces « derrières les portes », un sujet inépuisable pour l’autrice.

L’envers du décor : Distance et communauté

Rose Mallai écrit sous pseudonyme, Rose Mallai, pour établir une distance nécessaire entre son rôle d’autrice et sa vie personnelle. Cela lui permet de gérer les critiques avec plus de recul et de dissocier les identités. Ce choix assure également une continuité avec sa page Instagram, où elle partage les coulisses de l’écriture.

Elle y dépeint les « fails » et les rejets des maisons d’édition, montrant que le chemin est « faisable » mais complexe. Sa communauté bienveillante est un soutien précieux, tout comme l’aide inestimable de sa mère pour la garde de ses enfants. Chaque écrivain ne chemine-t-il pas avec un village invisible derrière lui, assurant son soutien ?

Ne Reste Que La Nuit nous invite à une exploration intime des secrets de famille, prouvant que la vérité, même fragmentée, trouve toujours son chemin.

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